"La méditation du matin m’a encore occupée une partie du temps et j’ai réfléchi que vouloir mettre des bornes à son amour c’est vouloir que Dieu en mette à ses grâces.
Puis-je trop aimer un Dieu qui m’a fait tant de bien ?
Et quand il ne m’aurait fait que celui de me retirer du monde et de me placer dans un état où j’ai tant de moyens de salut, ma vie toute entière et tout ce que je pourrais faire ne suffiraient pas pour lui témoigner ma reconnaissance. Après cela, comment pourrais je mettre des bornes à mon amour ?
Non : la mesure de l’amour de Dieu est de l’aimer sans mesure. J’espère que ce sera ma règle à l’avenir ; je ne ferai point consister mon amour en paroles mais en œuvres, je tâcherai de vous dédommager, ô mon Dieu, de l’ingratitude et de la tiédeur avec lesquelles je vous ai servi jusqu’à présent et je ferai mon possible pour soutenir et allumer ce feu dans les âmes qui me seront confiées. »
(cf. Les Annales Historiques de la Congrégation, p. 117).
C’est ainsi qu’Anne-Marie JAVOUHEY se préparait en 1807 à la fondation de la congrégation lors de sa retraite à Dôle. Voilà ce qui m’a inspiré pour trouver le thème de notre chapitre provincial et que le conseil provincial a ratifié :
Avec le Christ, allumons le feu divin !
Laissons le Seigneur lui-même allumer le feu divin en nous, dans nos propres cœurs et prions instamment pour qu’une nouvelle Pentecôte se réalise dans nos vies personnelles et communautaires, dans notre province, dans notre congrégation.
Laissons-nous renouveler par l’Esprit Saint, retrouvons le dynamisme des commencements, mettons-nous plus que jamais en état de fondation. Oui, j’ai cette conviction au cœur que nos chantiers de réflexion et d’action nous mettent dans cet état de refondation ; en cela nous sommes dans la droite ligne de la visée de la deuxième directive capitulaire : « Pour rebondir et demeurer toujours en « état de fondation », que notre projet de vie communautaire soit un « projet missionnaire de communauté » afin de répondre aux appels actuels dans la dynamique missionnaire de la Province. »
Dans cette aventure, nous sommes toutes concernées et c’est ensemble que nous devons cheminer de manière synodale. C’est un chemin exigeant tant nous sommes souvent portées à tout diriger, tout maîtriser… Marcher au rythme des autres est parfois bien éprouvant mais nous ne pouvons pas faire cavalier seul ni imposer un quelconque pouvoir, une quelconque autorité.
Le message de la Pentecôte nous redit cette spiritualité de communion avec la participation effective de tous, l’unité dans la diversité. C’est vraiment dans cet esprit que je souhaiterais que se vivent les délégations dans notre Province.
Que chacune puisse apporter sa pierre unique, précieuse pour faire avancer notre province vers un nouvel épanouissement, non pas à notre propre compte mais pour répondre à l’appel du Christ et aux besoins de notre temps et mieux servir en son Eglise !
Je suis sûre que chacune aura à cœur de donner le meilleur d’elle-même.
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