« Nous venions d’apprendre l’étonnante révolution qui venait d’éclater en France : quelle anxiété j’éprouvais pour tout ce qui m’est cher. Hélas ! Cette terrible catastrophe nous met sur la bouche d’un volcan qui, d’un moment à l’autre, peut nous engloutir... »
L. 222, 1 Cayenne 20.11.1830 à Mr l’Abbé Figeac à Limoux
« Nous recevons de France les plus tristes nouvelles : on abat les croix, détruit les séminaires, maltraite les prêtres, rien n’est respecté. Pauvre France autrefois si heureuse... »
L. 235, 2 Cayenne 11.05.1831 à Mère Marie Thérèse Javouhey à la Martinique
« Nous avons eu une grande peur : le roi a manqué d’être assassiné ; 34 personnes ont péri du coup qui lui était préparé ; plusieurs généraux, gardes nationaux et des personnes inoffensives ont reçu la mort en cherchant le plaisir de le voir...Hélas ! Quand tout cela finira-t-il ? Dieu le sait ! Pendant que les partis s’entrechoquent occupons-nous à faire le bien. »
L. 343, 2 Paris 01.08.1835 à Mère Marie Thérèse Javouhey à la Martinique
« Je ne sais par oú commencer cette lettre ; les journaux vous ont appris que nous sommes républicaines, que nous sommes réduites à prier pour le succès de la république. Si elle tombait, nous aurions l’anarchie, triste perspective. Les affaires se succèdent si rapidement qu’on n’a pas le temps de respirer ; le peuple est devenu souverain, mais il veut user de son pouvoir ; il commande ; dans beaucoup d’occasions il a presque raison. Cependant on n’est pas tranquille, on est triste. »
L. 800, 1 Paris 12.04.1848 à Soeur Madeleine Collonge à Cayenne
« Nulle part on n’est gai ; à Paris on est dans des craintes exagérées par la peur ; on ne voit que soldats, blouses, on dirait que la moitié du monde veut manger l’autre. Tout le monde se plaint, personne ne peut ou ne veut payer ses dettes ; les ouvriers ne veulent pas travailler. Dieu seul sait quand cela finira ».
L. 822, 1 Paris 12.06.1848 à Sœur Théophile Montet à Alençon
« Nous avons eu de grandes frayeurs ; il n’y a que la confiance en Dieu et en Marie qui nous soutenait. Ces maux détachent bien de la terre et font soupirer pour le ciel ».
L. 851, 1 Paris 23.08.1848 à Sœur Timothée Rousseau à la Dominique
« La crise est telle qu’on ne peut pas savoir qui va régner ; la république a la fièvre tierce ; pour un jour bon, elle en a deux mauvais.Le bon Dieu a ses desseins, rien ne peut les empêcher d’avoir leur cours. Nous sommes dans la crise et la fièvre est bénigne ; je crois que tout ira bien, le bon Dieu a jeté un regard de miséricorde sur la France ; redoublons de prières et d’actions de grâces. »
L. 877, 2 Paris 11.01.1849 à Sœur Madeleine Collonge à Cayenne