« Je vais faire mon possible pour mettre chaque chose si bien à sa place qu’on ne s’aperçoive pas de mon absence. De votre côté, animez tout le corps (de notre petite société) d’un saint zèle pour les colonies ; n’oubliez pas de cultiver l’amitié de nos protecteurs de terre et de mer, trouvez quelque prétexte pour aller savoir de leurs nouvelles et leur en apprendre. Faites-leur part avec franchise de ce que vous savez de bien et de mal ; rien ne vous concilie autant leur confiance. Il vaut mieux qu’ils apprennent nos misères par nous que par d’autres ; avouons nos fautes et demandons-leur la manière de les réparer. C’est là le moyen qui m’a si bien réussi dans les temps malheureux, et qui m’a mérité leur confiance ».
L. 68, 7 Saint Louis, 28.11.1822, à Mère Rosalie Javouhey à Bailleul
« Je suis bien fâchée de tout ce qu’on m’a dit de nos pauvres soeurs ; il me semble qu’on a jugé soeur Xavier bien sévèrement. Qu’il est difficile de ne pas se tromper sur des rapports qui me paraissent loin de la vérité ! J’ai été trompée si souvent que je me défie de tous les rapports, je n’en crois que bien peu de choses ».
L. 216, 5 Cayenne, 12.07.1830, à Mère Rosalie Javouhey à Bourbon.
« Tâchez de bien comprendre cette affaire et de la faire bien comprendre à notre digne protecteur ; il faut beaucoup de prudence. Ecrivez-moi de suite pour me donner connaissance de tout ce qui se passe et qui peut nous intéresser. Écrivez à ma bonne mère Rosalie ; tout ceci ne l’étonnera pas, elle connaît le désir d’empiétement qui dévore plusieurs membres du clergé. Je vous répète ce que je vous ai dit souvent : si c’est l’oeuvre de Dieu, les hommes ne l’empêcheront pas de marcher vers son but et de réussir ».
L. 492, 3 Cayenne, 16.04.1842, à Mère Marie Joseph Javouhey à Paris
« Oui j’espère que M. Chatenay s’entendra bien avec Monseigneur et que la paix sera consolidée à tout jamais. Soyons prudentes et sages, ne nous plaignons pas que les couleuvres sont grosses, d’autres en avalent de plus grosses encore, quoique leur gosier soit plus fin ».
L. 672, 1 Paris, 02.04.1846, à Mère Rosalie Javouhey à Cluny
« Je pense que déjà vous avez connaissance de ces avis charitables...mais il faut y mette bien de la prudence. La personne qui avait un si grand pouvoir a perdu de sa puissance, mais il peut rentrer d’un jour à l’autre. Nous sommes sur un volcan, la montagne ne cesse de fumer, l’explosion peut être terrible, tenons-nous prêtes ».
L. 831, 4 Paris, 08.07.1848, à Mère Onésime Lefèvre à la Martinique
« Je ne voue en dis pas davantage, vous me comprenez bien. J’arriverai à faire des changements ; mais si j’allais trop vite, on devinerait la véritable cause. J’ai besoin de prudence ».
L. 1061 Paris, 13.11.1850, à M. et Mme Auguste Javouhey et leur frère Jules à Brest