Consacrée dans la congrégation de Saint- Joseph-de-Cluny, qui compte sa toute petite communauté de 3 sœurs à Ciry-le-Noble et l’autre, plus importante, de 35 sœurs à Cluny, Sœur Marie-Pascal se présente toujours comme aumônier catholique, même si elle ne porte pas de signe catholique visible toute forme de prosélytisme est prohibée par le règlement hospitalier public - mais un badge bien lisible sur sa blouse blanche qui marque son appartenance à l’équipe des professionnels.
Dotée d’un Diplôme Universitaire de l’Université d’Angers, sans lequel elle ne pourrait exercer, elle a été appelée par le diocèse pour ce service d’Eglise. Arrivée en Saône-et-Loire après le Covid en 2019, elle a pris ses fonctions en septembre 2021 et on l’y sent très épanouie. Elle peut être appelée par tout patient, famille ou membre du personnel, y compris non croyant, ce qui arrive souvent à l’approche de la mort : "qu’y a-t-il après ? "
Elle a réaménagé la salle omni-culte de recueillement, et lit avec plaisir ou émotion les intentions de prière laissées dans le cahier. Bien accueillie par le personnel, elle fait partie de la Commission d’Ethique de l’hôpital. Elle se réjouit que le personnel semble bien en phase avec les termes de l’actuelle loi Claeys-Leonetti, respectueuse de la vie. Elle-même est allée écouter par deux fois la conférence sur la fin de vie d’Olivier Jarry, médecin et diacre. Elle bénéficie aussi de sessions régulières d’analyse de la pratique à la Maison diocésaine à Saint-Désert. présenter comme candidat au bénévolat.
Les bénévoles de l’équipe, Marie-Christine, Gisèle, Antoine et Alain, se répartissent à 2 sur les Ehpad des Lys et des Glycines, un en SSR, le dernier en médecine polyvalente, sans compter les 4 unités pour malades d’Alzheimer. Eux sont "en civil" sans aucun signe distinctif. Ici comme partout, le besoin de bénévoles se fait sentir. L’Eglise, les paroisses, ont cette mission extraordinaire d’aller chez ceux qui ne peuvent se déplacer. On y est renvoyé à l’essentiel, face à la maladie et à la mort. Sœur Marie-Pascal oriente d’ailleurs vers Dirce Moro, LEME à la Pastorale de la Santé, un chrétien de La Clayette, venu se présenter comme candidat au bénévolat.
En EHPAD, la relation avec les résidents s’inscrit dans le temps et peut durer plusieurs années, un service généreux qui implique de donner une après-midi par semaine. En SSR, les patients passent en moyenne 3 à 4 semaines, la relation est brève mais impose aussi une présence régulière. En médecine polyvalente, les séjours vont d’une semaine à 10 jours, on ne les visitera alors qu’une à 2 fois avant leur sortie. Enfin en cardiologie, les passages de patients sont très rapides, il ne faut pas manquer alors l’occasion de les visiter. Le bureau de l’aumônerie est tout proche du service de soins palliatifs. Soeur Marie-Pascal, présente à l’hôpital 4 jours par semaine, y assure elle-même les visites, de même qu’en oncologie. "En cancérologie, on apprend à relativiser, à être plus cool, grâce aux personnes traitées ici."
Elle prépare aussi les patients qui le souhaitent au sacrement des malades - certaines familles s’y montrent encore réticentes, ignorant que c’est un sacrement pour les vivants - occasion d’une catéchèse en amont, avant que le père André Marot ne vienne donner le sacrement aux malades.
Et Soeur Marie-Pascal conclut : "j’ai beaucoup appris et j’apprends encore avec les bénévoles de l’équipe dont certains viennent fidèlement depuis 20 ans !".
(Article paru dans la revue Eglise d’Autun - N° 6 - 15 mars 2024)