Quarante jours après Pâques, nous voici à l’Ascension. Ce qui est frappant, c’est la joie qui s’exprime chez les disciples alors même qu’ils voient Jésus partir et se dérober ainsi à leur regard. C’est la joie de l’eunuque sur la route de Gaza même si Philippe n’est plus avec lui. Quelque chose se passe qui n’est pas palpable. C’est une expérience de rencontre avec le Seigneur.
Et là, nous n’avons plus qu’à nous taire, à faire silence, à contempler le Seigneur qui agit dans les cœurs. Jésus disparaît à leur regard et cependant la JOIE se met à les habiter.
Paradoxe ou signe incontournable d’une expérience ? C’est finalement aussi l’expérience de Thomas. Heureusement pour nous qu’il ne fut pas là lors de la première apparition du Ressuscité aux disciples réunis et qu’il ne voulut pas croire sur le simple témoignage des disciples. Cela voudrait dire que du moment où le témoignage est donné, les gens seraient comme « obligés » de croire. Or, la réalité dément cela. Le témoignage ne suffit pas, l’annonce explicite, même si elle est nécessaire, ne suffit pas, encore faut-il que la personne fasse elle-même l’expérience de la rencontre avec le Seigneur. C’est vrai pour les autres mais aussi pour nous. Tant que nous n’aurons pas dit « Mon Seigneur et mon Dieu », notre joie ne pourra être totale et entière.