1826-2023 : 197 années de présence et d’histoire commune entre les sœurs Saint Joseph de Cluny et les limouxins.
Comme pour bon nombre d’implantations, en France et sur les cinq continents, Anne Marie Javouhey a répondu à un appel. Elle disait : « la volonté de Dieu se manifeste dans les circonstances où nous nous trouvons, sans les avoir cherchées »… C’est ainsi qu’en 1825, Monseigneur de Saint Rome-Gualy, Evêque de Carcassonne, fait un séjour de plusieurs mois dans notre maison de Paris ; cette rencontre provoquera l’arrivée de la Congrégation dans le midi, et la création d’une école à Caunes Minervois.
En 1825, la Congrégation avait déjà pris la direction de l’Asile Saint-Yon, à Rouen… le département de l’Aude avait entendu parler du bon fonctionnement de cet établissement. Ne possédant alors aucun établissement pour les malades mentaux, ceux-ci devaient être dirigés, à grands frais, dans le Vaucluse, l’administration presse Anne Marie Javouhey de venir installer une communauté, dans l’ancien couvent désaffecté des Dominicains.
Par contrat passé le 12 août 1826 entre Mr De Beaumont, Préfet de l’Aude et Anne Marie Javouhey, celle-ci s’engagera à recevoir et à soigner les malades mentaux du département. Le 21 novembre suivant, accompagnée de plusieurs religieuses, elle s’installe dans le vieux couvent des dominicains ; elle dirigea elle-même les travaux de transformation et, en, juillet 1827, la maison put accueillir les quatre premiers malades. Mère Anne Marie nomma sa propre nièce, Mère Clotilde Javouhey, pour gérer cette nouvelle œuvre.
C’est le 30 décembre 1858 que Napoléon III signe le décret d’approbation autorisant l’existence de l’établissement et l’achat de terrains nécessaires à son agrandissement.
La suite… au fil des années, des réformes, des progrès de la médecine, de l’amélioration des traitements médicamenteux, du dévouement des sœurs et du personnel soignant, de l’accompagnement au quotidien des malades, jour et nuit… la Congrégation a tissé son histoire avec celle de cette terre limouxine.
En 1978, elle passe le relais de la direction de l’hôpital ; une communauté subsiste, dans cette maison rue Rhin et Danube, accueillant nos sœurs aînées ou fragiles. La démographie de la Congrégation en France fait diminuer la maison au fil des années et des besoins… jusqu’à la fermeture définitive en mars 2023. Les dernières sœurs ont été accueillies dans d’autres communautés ; mais il est certain que chacune a laissé un bout de son cœur à Limoux !
La propriété a été rachetée par la mairie ; le parc, aménagé et inauguré en juin dernier, s’est ouvert au public, nombre de familles viennent s’y ressourcer.
Monsieur Pierre DURANT, Maire de Limoux, a tenu à ériger une plaque commémorative, rendant hommage à Anne Marie Javouhey, témoignant ainsi de la gratitude des habitants de Limoux envers la Congrégation.
En 1849, Mère Javouhey écrivait ; « Depuis mon retour à Paris, je n’ai cessé de penser à vous, à notre cher Limoux auquel j’ai voué un amour éternel sur notre terre et au ciel ! »
Bonne route à vous tous, sachez que beaucoup de religieuses, à l’exemple d’Anne Marie Javouhey, vous portent dans la prière et la fraternité.
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