L’Eglise a reconnu en Anne-Marie Javouhey, que nous avons la grâce d’avoir pour Fondatrice, une femme entièrement livrée à la Sainte Volonté de Dieu … et elle nous donne de la nommer Bienheureuse ! … Bienheureuse Anne-Marie Javouhey
Le 15 juillet 1851, Anne-Marie quittait cette terre.
Les Annales Historiques de la Congrégation nous relate ses derniers échanges avec sa soeur, Mère Rosalie (*) :
La nuit fut meilleure que de coutume, et elle put avoir un peu de sommeil. Vers cinq heures et demie du matin, le 15, la Mère Rosalie entra dans sa chambre, comme elle en avait l’habitude, afin de s’informer de ses nouvelles. La Vénérée Mère lui témoigna toute sa satisfaction de la soeur qui l’avait veillée et ajouta : “On ne dira pas cette fois que je n’ai point dormi cette nuit !” Elle poursuivit en disant : « Chaque fois que je me suis éveillée, j’ai prié pour Monseigneur (**) ». En entendant ces mots, la R. M. Rosalie reprit : “Vous voyez donc, ma chère Mère, que vous n’avez pas bien reposé puisque vous avez pu prier si souvent.” Alors la révérende Mère continua à s’entretenir à cette occasion avec sa sœur ; elle l’édifia par ces paroles, qui furent comme l’expression de ses derniers sentiments et de ses dispositions les plus intimes : « Nous devons, lui dit-elle avec un accent pénétré, considérer Monseigneur comme l’un de nos bienfaiteurs. Dieu s’est servi de lui pour nous envoyer l’épreuve, quand nous n’entendions en général autour de nous que des louanges. C’était nécessaire : car, avec les succès qu’obtenait notre congrégation, nous aurions pu nous croire quelque chose, si nous n’avions eu ces peines et ces contradictions. »
Ce furent les dernières paroles d’Anne-Marie Javouhey avant d’entrer dans le silence fécond de la joie éternelle et inaltérable !
(*) Mère Rosalie : sa plus jeune soeur qui lui succéda comme Supérieure Générale
(**) Monseigneur d’Héricourt : évêque d’Autun de 1829 à 1851 n’eut de cesse de prendre la place d’Anne-Marie à la tête de sa Congrégation et en perturba gravement le fonctionnement.